VORGIUM CITE ANTIQUE

Les enseignants finistériens disposent désormais d’un outil formidable pour étudier la Gaule romanisée : Vorgium. Ce centre d’interprétation archéologique et virtuel vient d’ouvrir ses portes à Carhaix.

Pour retracer l’histoire de cette cité antique, Poher communauté a choisi de tout miser sur les nouvelles technologies. « C’est la première fois qu’un centre recourt autant à la réalité augmentée et virtuelle en Bretagne », a insisté Christian Troadec, le président de la collectivité lors de l’inauguration le 13 juillet.

Fouilles archéologiques

Le centre Vorgium découle de fouilles menées sur le site archéologique de la Réserve, sous la direction de Gaétan Le Cloirec, responsable d’opérations à l’Inrap (Institut de recherches archéologiques préventives). Entre 2000 et 2007, son équipe a mis à jour tout un quartier datant du 1er siècle après Jésus-Christ.



Quelques décennies plus tôt, Jules César a mené sa guerre des Gaules. Il a vaincu les Vénètes au large de Quiberon. Son successeur l’empereur Auguste a réorganisé le territoire gaulois en quatre provinces, subdivisées en provinces puis en cités.

Visite d’une maison romaine

Les Romains fondent Vorgium dans la vallée de l’Hyères. La cité devient la capitale des Osismes et atteint son apogée au IIIe siècle après JC. Toute cette histoire est retracée dans le centre d’interprétation. Grâce aux nouvelles technologies, le visiteur peut aussi pénétrer dans une maison romaine, la meubler et la décorer. Il découvre l’alimentation de nos ancêtres, le fonctionnement d’un aqueduc, les jeux de cette époque… Quelques dizaines d’objets retrouvés sur le site sont aussi exposées : céramique, fibule, anneau, clochette, harnais…

Le jardin archéologique permet de cheminer entre les vestiges restaurés. Le visiteur peut se contenter des informations délivrées par des pupitres ou prendre l’une des 40 tablettes mises à disposition.

Céline Baudouin, archéologue à l’Inrap, précise :

Ces tablettes permettent de comprendre l’agencement de la domus, la demeure cossue de l’époque avec ses boutiques donnant sur la rue, le péristyle pour accueillir les hôtes, ses bains, le chauffage sur hypocauste…

Vorgium s’inspire fortement du Musée archéologique virtuel d’Herculanum, en Italie. Cet équipement a coûté 1,9 million d’euros et bénéficié de 80 % de subvention (à tous les échelons). « Vorgium est un levier économique et touristique pour le territoire », considère Christian Troadec qui espère accueillir 25 000 visiteurs chaque année. Autre particularité de cet équipement : il est gratuit. Seuls les visites guidées, les ateliers et la location de tablettes sont payants.