ETYMOLOGIE et HISTOIRE de CALLAC
Callac vient du breton "coat" (bois) ou de "kal" (pierre). Botmel vient de "bot" (demeure) et "Mael".
Callac et Botmel sont des démembrements de l'ancienne paroisse primitive de Plusquellec. Callac était, semble-t-il, le nom d’une chapelle de la paroisse de Botmel citée en 1389 et dédiée à Sainte-Catherine. Botmel était au XVIème siècle (en 1535-1536) et au XVIIème siècle (en 1644) une trève ou une succursale de Plusquellec.
Le nom de Callac (fautivement noté Gallac), semble être mentionné dès 1182, dans un document énumérant les possessions des Templiers.
Au XIIème siècle un château fort (situé dans la trève de Botmel) est érigé sur son territoire par les comtes de Poher. Il est possédé par la famille de Plusquellec dès le XIIIème siècle. Le fief, avec titre de châtellenie ou baronnie, s'étendait en Botmel ou Callac, Calanhel, Pestivien et Plusquellec, et relevait de Carhaix. Siège d'une seigneurie s'étendant sur treize paroisses, le château est pris par Du Guesclin en 1363, puis démoli en 1393. Reconstruit par la famille Plusquellec vers 1475, il est à nouveau démantelé en 1551-1552. Il passe entre les mains successives des familles du Pont-Labbé (en 1475), Tournemine (en 1490), du Chastellier d'Eréac, de Villeblanche (en 1499) et de Montmorency (en 1549). Le 18 mars 1572, l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé acquit d'Albert de Gondy, duc du Retz, maréchal de France, la seigneurie de Callac en échange de celle de Belle-Ile-en-Mer (Arch. de Loire Atlantique, B1108, fol. 473). Elle conserve cette seigneurie jusqu'en 1789. Le château de Callac est rasé en 1619.
La ville close de Callac était flanquée de tours carrées au midi et de tours rondes au nord. Une porte flanquée de tours carrées s'ouvrait au milieu de la courtine sud. Une autre porte, au nord, donnait en direction de Botmel. Près de cette porte s'élevaient, à l'extérieur, les pots de justice de Porsanquen. Dans l'enceinte se trouvaient la chapelle Sainte-Catherine, les halles, le pilori et quelques maisons.
Le 12 juillet 1675, lors de la révolte du Papier timbré, deux cents paysans des environs de Callac, sous la conduite de François Le Merdy, envahissent la ville de Callac et brûlent les papiers du contrôle des actes.
Le 28 février 1790, il y a une municipalité élue à Callac, une autre à Botmel. Celle de Callac est déclarée illégale et réunie à celle de Botmel par arrêté du directoire le 13 novembre 1790. Callac devient dès l'an III le siège de la municipalité. " Ancienne trêve de Botmel où n’existait qu’une petite chapelle dédiée à sainte Catherine, déjà mentionnée en 1389 dans une bulle d’indulgences et démolie au XIXème siècle, Callac a remplacé Botmel comme cure et commune (chef-lieu de canton) " (R. Couffon). Landugen, qui avait été annexé à Callac en l'an VIII, est réuni à Duault le 29 octobre 1874.
L'ancienne paroisse de Callac dépendait jadis pour une partie de l'évêché de Cornouaille (qui ressortissait au siège royal de Carhaix) et pour l'autre partie de l'évêché de Tréguier (qui ressortissait au siège royal de Saint-Brieuc).
On rencontre les appellations suivantes : Gallac (en 1182), Callac (en 1389), par. de Botmel et Callac (en 1591).
Note 1 : les principales terres de Callac étaient Coat-Kergadou, le Crenvez, l'Isle, Keramedan, Keraslouant, Kerlan, Kerlossouarn, Kermabilo, Kernormand, Kerroux et Launay.
Note 2 : la commune de Callac est formée des villages : Le Pereutez, Pen-ar-C'hoat, Goascaër, Keren, Kermongolon, Lesmais, l'Isle, etc....
Note 3 : Petite ville faisant partie de Notre-Dame de Botmel, trève de Plusquellec. Callac avait pour patron saint Laurent, et comptait sur son territoire les chapelles de Sainte-Catherine, Saint-Pierre, Saint-Nicolas, Sainte-Barbe, et le prieuré de Landujen. Callac appartenait à l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé et comptait, en 1788, 2,400 âmes. Derniers curés de Botmel avant la Révolution : François Jaouen, né à Plusquellec en 1729, prêtre en 1788, mort en 1788 et remplacé par M. Jacques Jicquel, né à Goarec en 1755, prêtre en 1790.
Note 4 : Autrefois, l'auditoire de Callac, consistait en une salle située au-dessus des Halles. C'était là que le sénéchal siégeait pour juger les différents litiges survenus entre les gens du pays. Or du temps que les moines de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé étaient seigneurs du château de Callac c'est-à-dire de 1584 à 1597 et pendant près de 130 ans de 1619 à 1730 ils firent peindre un Christ par un artiste du pays nommé Herbault. Si ce tableau n'était pas une oeuvre d'art, il avait au moins le mérite d'être très curieux. En effet le Christ, au lieu d'être accompagné des larrons ou des saintes femmes, était entouré de deux personnages en costumes du début du XVIIIème siècle. A droite c'était un riche bourgeois à genoux, levant la main vers le Christ et à gauche, un campagnard debout, portant les insignes du pèlerin, bourdon, chapeau et camail constellés de coquilles saint-jacques et de médailles. De la main droite il tenait une sorte de bâton, ouvert en deux d'où s'échappait une sorte de graine jaunâtre. Ce tableau était croyons-nous la représentation d'un fait qui a dû se passer à Callac il y a bien longtemps. Et voici ce qu'en dit la légende : Vers 1697 ou 98 vivait à Callac un brave homme nommé Fanch ar Madec il était marchand de bestiaux et après quelques spéculations heureuses avait arrondi considérablement sa fortune. Il acheta des terres, une ferme et pour remercier Dieu il décida de faire un pèlerinage à saint Jacques de Compostelle. Mais avant de partir (les voyages duraient longtemps de ce temps là) il alla trouver un notaire qui, dit la légende, se nommait Pennarun. Il lui remit toute sa fortune qui consistait en « nombreux écus d'or et d'argent » et il partit. Plusieurs années passèrent. Fanch ar Madec ne donnait plus signe de vie. Le notaire qui n'était pas très scrupuleux se dit : Fanch ne revient plus à Callac, il a dû mourir en route, je vais garder son argent. Ce qui fut dit fut fait. Mais pour plus de sûreté il dissimula les pièces dans sa canne qui était creuse. Or un beau jour Fanch ar Madec arriva à Callac retour d'Espagne. Après avoir fait ses dévotions dans la chapelle Sainte-Catherine, il se rendit chez le notaire. Celui-ci feignit de ne pas le reconnaître mais Fanch se chargea de lui rafraîchir la mémoire. Que voulez-vous de moi ? demanda le notaire. — Mon argent, dit Fanch. — Votre argent ? Quel argent ? Vous ne m'avez pas donné d'argent. Fanch fut attéré. Pardon. M. Pennarun je vous l'ai bel et bien remis la veille de mon départ, même que vous m'avez dit qu'entre honnêtes hommes comme nous il n'était pas besoin de papier. C'est faux hurla le notaire, sortez de chez moi ! Si j'avais votre argent je vous le rendrai. Je ne suis pas un voleur moi. C'est ce que nous verrons répondit Fanch. Et il se rendit chez le sénéchal. Le notaire fut convoqué et de nouveau il nia avoir reçu de l'argent de Fanch ar Madec. Mais le sénéchal dit au campagnard : Jurez sur le Christ que vous avez remis votre argent au notaire. Je le jure, dit Fanch. A votre tour M. Pennarun. Je jure, dit ce dernier, que jamais je n'ai reçu d'argent de Fanch ar Madec. Alors il se produisit une chose incroyable. La canne du notaire qui était posée sur une table, éclata avec bruit et une pluie d'or et d'argent en sortit. Mon argent cria Fanch ! A cette vue le notaire s'enfuit effrayé et depuis nul ne l'a revu dans le pays (J. Guillotin).
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