Ville antique de Vorgium (carhaix-plouguer)
(2000 ans d'histoire)
Avec ses neuf à dix voies romaines qui y convergent, la ville antique de Vorgium, actuelle Carhaix, est reconnue comme étant la capitale de la cité des Osismes, peuple occupant l'extrémité de la péninsule armoricaine.
Au III° siècle après J-C, Vorgium est le seul chef-lieu de cité (circonscription romaine) doté d'un aqueduc lui procurant l'eau courante. Acheminant en ville un volume d'eau d'environ 6 000 m³ par jour, cet aqueduc et ses réseaux de distribution et d'évacuation ont vraisemblablement conféré à Carhaix, Vorgium, un statut de capitale prestigieuse supérieur à celui de Rennes (Condate), Vannes (Darioritum) ou Corseul (Fanum Martis), respectivement chef-lieux des cités voisines des Redones, Vénètes et Coriosolites.
Les 3 circuits de l'aqueduc romain
Situés sur les communes de Carhaix, Le Moustoir puis Paule / Maël-Carhaix, ces trois circuits permettent de découvrir 11 vestiges restaurés de l'aqueduc. Les panneaux explicatifs que vous découvrirez à chaque tronçon vous présenteront l'historique de cet ouvrage long de 27 kms et les spécificités techniques de sa construction en majeure partie souterraine.
A noter que le circuit du Moustoir permet de découvrir la seule section en eau de l'aqueduc au lieu-dit de Kervoaguel au Moustoir (station n°6 sur les cartes en téléchargement ci-dessous).
Particularité de l'aqueduc dans la ville : le franchissement de la dépression entre l'actuelle gare et le plateau du centre-ville aurait nécessité la construction d'un pont long de 900 m et haut de 13 m (explication à la station n°10 sur les cartes en téléchargement ci-dessous).
CARHAIX - VORGIUM
Bien qu'elle se trouve dans le Finistère, j'ai voulu rajouter Carhaix à ce site pour la simple raison que son emprise de capitale de cité couvrait une partie des actuelles Côtes-d'Armor.
Cité créée par l'administration romaine sur un plateau qui domine la vallée de l'Hyères, Vorgium se couvre de temples et d'édifices publics, même d'un aqueduc de 20 km de longueur afin d'alimenter les fontaines et les thermes. La population de ce centre économique et administratif a été évaluée à 15 000 habitants. La prospérité ne dure pas. L'empire s'effondre à la fin du IIIème siècle causant la ruine de la cité Seules les voies continueront à être fréquentées et Vorgium devient Carafes, le carrefour.
Voici les principales voies qui rayonnaient autour de la cité, sachant que, sur ce site, n'ont été étudiées que celles dont les tracés se trouvaient sur le territoire costarmoricain.
- vers le nord et l'Aber-Vrac'h
- vers Morlaix et Vorganium (peut-être Plouneventer).
- vers Quimper
- vers Douarnenez
- vers Châteaulin
- vers Rennes
- vers Vannes
- vers Corseul
le nom de Vorganium est cité sur la borne milliaire de Kerscao
Osismes ou Coriosolites
PRESENTATION
Le département des Côtes-d'Armor correspond aux territoires de deux anciennes civitates armoricaines, les Osismes (capitale Carhaix - Vorgium) occupaient l'actuel Finistère et l'ouest des Côtes-d'Armor, et le territoire des Coriosolites (capitale Corseul - Fanum Martis) s'étendait à l'est du département augmenté du nord-ouest de l'Ille-et-Vilaine .
La limite entre les deux peuples passait approximativement par la baie de Saint-Brieuc et les rivières du Gouët et de l'Oust. Au sud, la civitas des Vénètes (Vannes), à l'est celle des Riedones (Rennes) et celle des Namnètes (Nantes) complétaient la péninsule armoricaine.
La population sur notre département est essentiellement rurale. Excepté les deux capitales, peu de centres urbains, juste quelques vici correspondant à des noeuds routiers, des stations le long des voies ou dans les zones portuaires (1).
Ces peuples entretiennent entre eux des relations commerciales et un réseau important de voies existe déjà bien avant la conquête romaine. Les quatre siècles d'occupation permettront de parfaire et d'entretenir ce réseau dans un but souvent militaire.
L'étude qui suit est destinée à regrouper et en plus à comparer les différentes études qui ont été faites sur les tracés de ces voies romaines au cours des deux derniers siècles. Par voies romaines, il faudra bien entendu lire l'appellation au sens large, c'est à dire considérer l'ensemble des chemins antiques qui ont pu être foulés à l'époque romaine. Je m'efforcerai donc, à chaque fois que ce sera possible, de signaler s'il s'agit effectivement d'une route construite durant la période romaine, ou simplement réparée voire aménagée. Mais les traces sur le terrain sont chaque jour plus effacées et il faut souvent faire preuve d'un peu d'imagination et de logique pour faire correspondre les différents tronçons encore visibles.
carte de l'Armorique romaine - Eveillard - Le Pennec - Neveu
carte Louis Pape
Nous remarquons essentiellement deux noeuds routiers : à l'Ouest, autour de Vorgium, des voies en direction de Lannion/Le Yaudet, de Tréguier ou de Corseul, à l'Est autour de Fanum Martis, des tracés vers Vannes, Erquy, Taden, Alet, Avranches/Jublains, Rennes ou Rieux/Nantes. Deux voies transversales d'Est en Ouest complètent ce réseau principal, au Nord Corseul-Lannion/Le Yaudet et au Sud, Rennes-Carhaix.
Un important maillage de voies secondaires et de chemins vicinaux complète les voies principales et permet de desservir tout le département actuel.
Quelques bornes milliaires retrouvées permettent de dater une partie du réseau routier ou en tous cas de situer sa restauration. Ainsi les bornes de Maël-Carhaix et de Plounevez-Quintin, en territoire Osisme, ainsi que celle de Plouasne chez les Coriosolites, datent du règne de Septime-Sévère (193-211 après JC). Le milliaire de Saint-Méloir-des-Bois date de Victorin (268-270 après JC) et celui de Lancieux de la première moitié du IVème siècle.
(1) On a peu de renseignements sur de possibles agglomérations secondaires. On a cru en repérer par prospection aériennes, fouilles ou découvertes fortuites, à Lannion (vicus traversée du Guer), au fond des estuaires du Jaudy et du Trieux, à Saint-Brandan (site du Rian), à Saint-Brieuc (au carrefour de deux grandes voies). Un port pouvait être à Erquy, un autre à l'embouchure du Gouessant (découverte de plusieurs sites sur Hillion et Morieux), à Taden près de Dinan (structures portuaires, entrepôts, deux temples) ; un vicus à Plouer (vicus du Boisanna, sur 35 ha), un autre près de la gare de Caulnes, des bourgades routières à Languenan, Saint-Brandan, Gouarec ou Merdrignac.
fouilles Plouer - H. Paitier INRAP
temple à Taden - Cliché L. Langouët
.
Derniers commentaires
jeux de mémoire génial